Les producteurs de fausses informations ou de contenus trompeurs ne se content pas de simples mensonges ou dissimulations mais utilisent différents techniques et procédés pour assurer un semblant de crédibilité à leurs contenus.
Cette activité vise à comprendre les différentes manières de créer de la désinformation
Correction des questions⚓
Le faux contexte⚓
Exemple :

La photo à bien été prise le 24 juin sur la plage de la Malagueta en Espagne. Mais contrairement à ce qu'affirment les publications virales, la séquence n'a pas été filmée à la suite d’un festival consacré à l'environnement mais le lendemain de la fête de la Saint Jean, fête emblématique qui a drainé des milliers de curieux et avec eux leur lot de déchets.
L’information tronquée⚓



Avec l'information tronquée, l'information est vraie mais partielle. Le contexte qui entoure l'image ou les propos sont dissimulés ou présentés sous un angle trompeur. Hors du contexte d'origine, l'extrait peut prendre un sens parfois opposé. Le document n'est pas faux mais incomplet et donc trompeur. C'est un choix délibéré de la part de l'auteur du contenu pour orienter l'interprétation du lecteur.
Exemple :
"J'ai acheté un bébé hier, il est un peu moche mais ça fera l'affaire".
Le contexte original a été tronqué : La personne parlait d'une poupée pour sa fille et non de trafic d'enfants.
Cette catégorie s’applique aux questions : 2 - 11 - 13



L'exagération⚓

L’exagération est une déformation volontaire des traits de personnes, de groupes ou de situations. Le but de l’exagération peut être de se moquer, de faire rire, de critiquer, de contester, de dénoncer, de faire réfléchir, de mettre en perspective, voire de faire de la propagande. Elle est utilisée dans la satire, la caricature, le dessin de presse, le militantisme, de façon polémique pour provoquer et faire réagir l’opinion. Plusieurs figures de styles peuvent être employées comme la comparaison, l’utilisation des stéréotypes, l’allégorie, la personnification, le zoomorphisme, le paradoxe, l’allusion, l’ironie, les jeux de mots.
Exemple :



Elle est également employée en rhétorique sous la forme d'arguments de mauvaise foi comme :
La pente glissante qui consiste à tirer une chaine de conséquences exclusive sans alternative : "Si on autorise le mariage homosexuel, bientôt ce sera la polygamie, et pourquoi pas l'inceste ?".
Ou le faux dilemme qui consiste à réduire exclusivement un choix à deux types de situations alors qu'il existe beaucoup d'autres alternatives : "Soit vous acceptez cet emploi mal payé, soit vous restez au chômage".
Cette catégorie s’applique aux questions : 4 - 10


L'incohérence⚓

Lorsque deux contenus sont contradictoires ou incohérents entre eux. Il s'agit la plupart du temps d'erreurs liées à la précipitation. On retrouve régulièrement ce type d'erreurs sur les chaines d'information en continue, contraintes par un rythme de publication soutenu.
Cette catégorie s’applique aux questions : 5

Retouche, montage, déformation⚓
La retouche, ou le montage, modifie un original existant, supprime et ajoute des éléments nouveaux. Il peut s'agir de montages réalisés à partir de logiciels de retouche d'images, ou de montage audio ou vidéo dans lesquels des séquences ont été tronquées puis recollées bouts à bout pour déformer le sens des propos, ou de citations découpées et recomposées.
Si le montage n'est pas toujours évident au premier regard, il est néanmoins toujours possible de retrouver le document original, via un moteur de recherche inversé d'images.
Le contenu fabriqué⚓
À la différence du montage ou de la retouche qui utilise une photo existante pour la transformer (en modifiant ou supprimant un de ses éléments), ici tout est entièrement fabriqué. Il est donc plus difficile de l'identifier car il n'est pas possible de retrouver la trace d'un original.
C'est que l'on appelle une deepfake. Les deepfake vidéo, image ou audio sont générées la plupart du temps par intelligence artificielle.
Les trois images ci-dessus ont été entièrement générées par l'IA Midjourney.
Cette catégorie s’applique aux questions 6 - 9

Complément : Le Protocole des Sages de Sion

Le Protocole des Sages de Sion est un faux document antisémite qui prétend être le compte rendu de réunions secrètes tenues par des leaders juifs pour planifier la domination mondiale. Publié pour la première fois en Russie au début du XXe siècle, ce document a été largement discrédité comme une fabrication destinée à alimenter la haine et la méfiance envers les juifs.
Le texte prétend dévoiler un complot juif pour contrôler les médias, les gouvernements et les institutions financières afin de dominer le monde. Cependant, des enquêtes ont montré que le document est un plagiat de diverses sources, notamment d'un pamphlet satirique français du XIXe siècle qui ne mentionnait pas les juifs.
Malgré sa nature frauduleuse, Le Protocole des Sages de Sion a été utilisé à plusieurs reprises par des groupes antisémites pour justifier la persécution des juifs, y compris par les nazis pendant l'Holocauste. Aujourd'hui, il est largement reconnu comme une œuvre de propagande haineuse et sans fondement.
Réinterprétation des faits⚓

Ce procédé consiste à expliquer des faits ou des situations réelles en les réinterprétant dans un sens prédéterminé et orienté.
Les producteurs de ce type de contenus accumulent les détails et les indices qu’ils présentent comme des preuves pour confirmer leur thèse. Ils s’appuient sur des corrélations hasardeuses pour en conclure des relations de causalité de façon hâtives.
Cette technique est utilisée particulièrement dans les théories du complot afin de prouver l'existence du complot.
Ce type de contenus peut être produit de manière délibérée pour inquiéter la population, déstabiliser un pouvoir ou orienter les mentalités (propagande, idéologie). Il peut aussi être dû à des erreurs involontaires d’interprétation des faits, de prismes idéologiques, l’attrait du sensationnalisme, de la paranoïa, ou un problème de jugement.
Dans tous les cas il nous alerte sur la nécessité de distinguer les faits et leur interprétation, de la nécessité de ne pas se laisser influencer par les discours, mais de juger par soi-même en s’appuyant sur des données concrètes et rationnelles.
Exemple :

Cette catégorie s’applique aux questions 8 - 16


Conclusion⚓
Reconnaître les procédés de manipulation de l'information est essentiel pour renforcer les capacités d'analyse des élèves. Dans un monde où les images et les médias audio ou vidéo exercent un pouvoir persuasif considérable, il est crucial de pouvoir remettre un média dans son contexte. Cette compétence permet de dépasser l'évidence apparente de certaines contrefaçons et d'adopter une posture critique. L'activité encourage les élèves à prendre du recul pour questionner la crédibilité de la source d'une publication, interroger la plausibilité d'un document, et réfléchir au rapport entre un fait et son interprétation. Elle incite également à éduquer le regard à la lecture et à l'analyse d'images, en développant des compétences essentielles pour naviguer dans un environnement médiatique complexe.
En apprenant à décoder les messages implicites et à identifier les techniques de manipulation ou de détournement, l'activité cherche à placer les élèves dans une démarche analytique favorisant une compréhension plus profonde et nuancée des informations.