Cette enquête propose d’élucider une rumeur qui circule dans un lycée, selon laquelle la cantine utiliserait des produits périmés pour empoisonner les élèves.
Plusieurs hypothèses sont évoquées parmi les élèves et les parents. Les joueurs ont pour mission de vérifier la véracité de ces accusations en se rendant dans les différents lieux du lycée pour explorer les différentes pistes dans le temps imparti.
Le texte introductif présentant le lycée permet de comprendre que la situation financière de l’établissement est tendue à la suite de nombreux travaux de rénovations. L’établissement cherche à faire des économies.
On apprend également qu’un nouveau chef cuistot, M. Saveur, a été nommé et qu’un snack vient d’ouvrir tout près du lycée.
L’enquête débouche sur un questionnaire de dix questions demandant aux joueurs de statuer sur plusieurs éléments de l’enquête.
L’exploration des différents lieux, l’examen des documents ainsi que la collecte des témoignages des personnages, permettent de répondre aux questions. Pour valider l’enquête et remporter un badge investigation, le joueur doit avoir répondu correctement à au moins 6 questions sur 10. Le badge ne devra être remis définitivement qu’après la séance de correction collective.
Correction du questionnaire⚓
Validation du badge à partir de 5 bonnes réponses.
Question 1⚓
A. Plusieurs élèves et parents d'élèves se sont plaints en effet.
B. Une photo de la poubelle de la cantine postée par Jimmy montre une brique de soupe dont la date semble dépassée.
C. Il n'y a pas de caméra de surveillance dans la cantine ni dans les cuisines.
D. La comptabilité est cohérente.
E. Il n'y a pas eu de rapport négatif du contrôle d'hygiène.
F. Une photo de produit moisi a bien été postée par Jimmy sur les réseaux sociaux et cela a déclenché de nombreuses réactions.
Question 2⚓
A. Plusieurs élèves se plaignent de l'intransigeance du chef cuistot contre le gaspillage et pensent qu'il refuse de jeter les produits périmés en les utilisant pour la cuisine.
B. Le gestionnaire réputé pour faire des économies à tout prix attire les soupçons
C. Jimmy n'est pas suspecté d'introduire des produits périmés mais est au contraire, l'un des principaux accusateurs
D. Certaines théories du complot circulent sur les réseaux concernant un trafic de produits alimentaires périmés qui seraient écoulés par la Framco via les cantines. Le gestionnaire complice, toucherait de l'argent.
E. Personne ne suspecte l'infirmière.
F. Mme Dumoulin, qui aurait subi des brimades de la part d'élèves, est suspectée de vouloir se venger en les rendant malade.
Question 3⚓
Cette photo n'a pas été prise à la cantine mais vient d'un article d'une revue santé sur la moisissure des aliments. La revue se trouve à l'infirmerie ou Jimmy s'est rendu dans la matinée du 23 novembre à 10h20, comme on peut le constater sur le registre des passages à l'infirmerie. Il a pris la photo de l'image de l'article et l'a publiée sur TikTok à 12h15 le même jour en prétendant qu'elle venait des cuisines.
Question 4⚓
Parmi ces affirmations une seule est juste :
La photo à bien été prise dans les cuisines le 29/11/2024.
Il s'agit d'une photo des poubelles de la cuisine ou Jimmy s'est introduit avant de poster sa publication sur Instagram le même jour à 13h15.
La date du jour est consultable sur l'horloge de la chambre froide.
En observant de près le contenu de la poubelle située dans la cuisine, on peut se rendre compte que la partie gauche du 8 de 2008 sur l'étiquette de la brique de soupe est légèrement estompée par l'usure. On a l'impression de voir un 3 plutôt qu'un 8. La date de péremption est donc bien le 10/2028 et non le 10/2023.
Question 5⚓
C. Jimmy a été exclu de la cantine et ne fait pas preuve d'un bon état d'esprit étant donné ses antécédents avec Mme Dumoulin. Il pourrait vouloir se venger en diffusant cette rumeur.
E. Pour Max, le patron du snack, cette rumeur est une aubaine. Elle lui permet d'attirer les demi-pensionnaires dans son restaurant. Il profite de la rumeur pour essayer d'accroitre sa clientèle en diffusant des tracts de publicité pour son snack, comme on peut le voir dans la cour du lycée. Il multiplie également les offres promotionnelles pour attirer de nouveaux clients.
Question 6⚓
D. On apprend par un élève de première, Franck, dans la cour, ainsi que par Linda, au réfectoire, que Jimmy et ses copains importunaient Mme Dumoulin à la cantine.
Mme Dumoulin confirme qu'elle a été harcelée par plusieurs élèves et qu'elle a hâte de partir à la retraite.
À l'administration, Jessica, la surveillante, confirme que Jimmy s'est fait exclure de la cantine l'année dernière à cause de son comportement déplacé vis-à-vis de Mme Dumoulin.
Question 7⚓
Max a intérêt en effet à ce que les demi-pensionnaires viennent consommer leur repas dans son snack et gagner ainsi de nouveaux clients (E). Cette rumeur ne lui porte pas préjudice (C), bien au contraire. Les affaires marchent plutôt bien pour lui depuis que cette rumeur a éclaté, comme en témoigne l'article paru dans le journal La locale disponible en salle des profs.
Il ne rejette donc pas les accusations contre la cantine (F) et ne dément pas non plus la rumeur (A). En revanche, il ne porte aucune accusation ouverte et explicite contre la cantine (B). Dans le snack, il fait seulement allusion au fait qu'en voulant faire des économies à tout prix on néglige la qualité.
Dans l'article du journal La locale, il insiste sur qualité des aliments qu'il utilise et la transparence vis-à-vis des clients, sous entendant que ce n'est pas le cas partout ailleurs. Il ne présente pas non plus de preuves qui pourraient incriminer la cantine (D).
Il tient seulement des propos ambigus et empreints de sous-entendus. Bien que ses opinions transparaissent de ses propos et que ses intentions ne soient pas louables, ces allusions à peine voilées ne suffisent pas à l'incriminer pour diffamation.
Question 8⚓
Monsieur Bernin est réputé pour être économe, sa fonction de gestionnaire de l'établissement l'y contraint. Les professeurs confirment cette réputation.
On le soupçonne d'une part, d'écouler les produits périmés pour faire des économies. D'autre part, certaines publications sur les réseaux l'accusent d'être également complice d'un trafic visant à écouler les produits périmés de ses fournisseurs, comme la FramCo. Il toucherait de l'argent en contrepartie.
Pour prouver ces accusations, voici les preuves qui pourraient l'incriminer le cas échéant :
A. Des incohérences entre les devis et les factures.
B. Des échanges de mails douteux.
D. Des incohérences entre l'état des stocks de la chambre froide et l'étiquetage des produits.
Or, ici, tous ces documents sont accessibles et ne comportent aucune anomalie. Ces documents ne permettent donc pas de l'incriminer mais tendent au contraire à prouver son innocence.
C. Les photos sur les réseaux sociaux, même si elles s'avéraient vraies, ne constitueraient pas des preuves de malversation ou d'utilisation de produits périmés. Il aurait fallu que ces photos proviennent de l'assiette des élèves pour appuyer le soupçon.
E. Le registre des passages à l'infirmerie pourrait montrer une corrélation, si cela s'avérait être le cas, entre ses élèves ayant mangé à la cantine et les maux de ventre le même jour, mais ne permettrait pas de prouver l'intention du gestionnaire d'utiliser ou d'écouler volontairement des produits périmés. Il peut exister parfois des cas d'intoxication alimentaires dans les cantines suite à l'ingestion de certains aliments qui seraient passé hors des radars des contrôles sanitaires, mais cela ne prouve pas que ces produits aient été utilisés délibérément.
Il faudrait également prouver le fait que les aliments ingérés à la cantine par les élèves sont bien la cause de ces maux de ventre.
Question 9⚓
Plusieurs élèves ont été malades ou se sont plaints de maux de ventre. Voici les pièces qui permettraient de vérifier la cause des maladies des élèves :
B. Un rapport de contrôle sanitaire défaillant. Or le contrôle sanitaire affiché dans la cuisine a été réalisé récemment et témoigne d'une qualité d'hygiène irréprochable.
D. Le registre des passages de l'infirmerie et le diagnostic de l'infirmière ne fait pas mention d'intoxication alimentaire mais d'une épidémie de gastro-entérite saisonnière. On peut d'ailleurs remarquer le même pic, encore plus accentué l'année précédente, bien avant la diffusion de la rumeur.
F. L'inventaire du stock de la chambre froide ne montre aucune incohérence entre l'état des stocks, l'étiquetage des produits dans les rayons et leur date d'utilisation pour la cuisine.
A et E. Même si la photo du pain moisi avait bien été prise dans la cuisine et que la DLC de l'étiquette de soupe avait été 2003, il aurait fallu prouver que ces produits étaient bien destinés à être servis, ou qu'ils avaient bien été consommés par les élèves. La brique de soupe aurait pu être jeté à la poubelle, justement, parce qu'elle était périmée.
C. Le fait que des élèves demi-pensionnaires aient été malades n'incrimine pas nécessairement la cantine, comme le prouve le diagnostic de l'infirmière sur le registre de passages.
Question 10⚓
Article 1
L'article le plus approprié est le premier, "Une rumeur sans fondement", puisqu'il dément la rumeur et réhabilite la cantine en confirmant la qualité des produits, preuve à l'appui.
Article 2
Le second article confirme la rumeur avec des éléments faux ou non vérifiés.
Article 3
L'article 3, "La cantine dans la tourmente...", ne fait qu'amplifier l'impact de la rumeur en lui donnant une plus large audience. Il n'apporte aucune information utile, ni d'éléments tangibles permettant au lecteur de statuer sur la nature de la rumeur.
Article 4
Enfin, bien que le dernier article démente à juste titre la rumeur, il va beaucoup trop loin, en accusant ouvertement Max, le patron du snack, d'être à l'origine de sa diffusion. Bien qu'il puisse y avoir des soupçons contre lui, ces accusations restent sans fondement car aucune preuve tangible ne permet de les appuyer. Max serait dans son droit en portant plainte contre le journal pour diffamation.
Prolongements⚓
M. Bernin et les théories du complot⚓
L'accusation portée contre M. Bernin, qui le désigne coupable d'introduire des produits périmés à la cantine, repose sur deux mobiles distincts :
Le premier mobile serait de réaliser des économies. Sa fonction de contrôle permanent des dépenses pourrait inciter certaines personnes à lui attribuer des intentions exagérées. Cependant, cette accusation peut être rapidement réfutée en examinant les factures et la gestion des stocks, qui ne révèlent aucune anomalie. Le rapport d'hygiène confirme d'ailleurs ce point.
En revanche, le second mobile, qui suggère sa complicité dans un trafic d'écoulement de nourriture périmée via la cantine, organisé par de grands groupes de fournisseurs alimentaires, est plus difficile à contester.
Cette accusation repose sur ce que l'on appelle communément une théorie du complot. Les théories du complot fonctionnent toujours de la même manière : face à un événement étrange, une rumeur ou des coïncidences, certaines personnes ne se satisfont pas des explications rationnelles ou officielles et cherchent des explications alternatives. Derrière la réalité apparente se cacherait une intention malveillante d'un petit groupe d'individus motivés par le pouvoir ou l'argent, manipulant la population dans l'ombre.
Dans ce cas, il s'agirait de la FramCo, un groupe alimentaire supposément de connivence avec les autorités pour écouler ses stocks périmés dans les cantines scolaires. Le gestionnaire serait complice de ce trafic et recevrait de l'argent en échange de ses services.
Définition : Preuves et indices
Preuve
Définition : une preuve est un élément ou un ensemble d'éléments qui établissent de manière certaine la vérité d'une affirmation ou d'un fait.
Caractéristiques : les preuves sont généralement tangibles, vérifiables et suffisamment solides pour convaincre de manière définitive. Elles peuvent inclure des documents, des témoignages directs, des enregistrements, des analyses scientifiques, etc.
Exemple : un contrat signé par les deux parties impliquées dans une transaction immobilière. Ce document écrit, dûment signé et daté, constitue une preuve légale de l'accord entre les parties. Il peut être utilisé pour prouver les termes de l'accord, les obligations de chaque partie, et la validité de la transaction.
Indice
Définition : un indice est un élément qui suggère ou pointe vers une possibilité, mais qui ne constitue pas une preuve définitive.
Caractéristiques : les indices sont souvent des éléments circonstanciels ou des observations qui peuvent orienter vers une conclusion, mais qui nécessitent généralement d'autres éléments pour être confirmés. Ils peuvent être interprétés de différentes manières et ne sont pas suffisants à eux seuls pour établir une vérité de manière certaine.
Exemple : des empreintes de pas près d'une scène de crime peuvent être un indice de la présence d'une personne, mais ne prouvent pas à elles seules que cette personne est coupable.
En résumé, une preuve est un élément qui établit de manière certaine la vérité d'une affirmation, tandis qu'un indice est un élément qui suggère une possibilité mais nécessite d'autres éléments pour être confirmé.
Complément :
Les soupçons complotiste contre M. Bernin, l'accusant d'être impliqué dans un trafic illégal, ne reposent sur aucun fondement solide, mais s'appuient uniquement sur des coïncidences, des éléments anodins ou des indices. Ces indices, ou signes, bien que présentés comme des preuves par les tenants de la théorie, sont en réalité subjectifs et non fondés sur des faits. Une preuve doit être objective, factuelle et tangible. Contrairement au signe, la preuve n'est pas sujette à interprétation.
Attention : Biais de confirmation
Si les arguments avancés par les complotistes peuvent être déconstruits, il est en revanche très difficile de convaincre un conspirationniste qu'il a tort, car celui-ci reste convaincu, malgré les preuves contraires, que sa conviction est la bonne, à savoir l'existence du complot.
Par exemple, même si les factures, les échanges de mails et le registre des stocks sont conformes, que les étiquettes ne montrent aucun produit périmé, ou que le rapport d'hygiène est satisfaisant, ces éléments sont réinterprétés par les conspirationnistes comme des preuves d'un complot très bien orchestré. Selon eux, tous ces éléments ne seraient que des simulacres destinés à éloigner tout soupçon : les factures et les mails seraient des faux, les étiquettes des contrefaçons, et l'organisme chargé d'évaluer la qualité de l'hygiène serait complice.
Définition : Inversement de la charge de la preuve
Il devient impossible de prouver l'inexistence d'un complot, car tous les éléments présentés pour le réfuter sont injustement réinterprétés comme des preuves de son existence. Normalement, la charge de la preuve incombe à celui qui avance une thèse. Il doit fournir des éléments permettant de valider ses propos, sans quoi ses affirmations ne sont pas crédibles. Dans le cas des théories du complot, la thèse du complot n'est jamais remise en question, quels que soient les éléments fournis par ses détracteurs. Au lieu de démontrer l'existence du complot, les complotistes exigent de leurs opposants de prouver son inexistence. C'est ce que l'on appelle l'inversion de la charge de la preuve. Au lieu de présenter des éléments tangibles et valides pour étayer l'existence du complot, les tenants de ces thèses ne présentent que des indices ou des signes et demandent à leurs contradicteurs de prouver l'inexistence du complot, en affirmant que s'ils ne peuvent pas le faire, c'est bien que le complot existe. Or, il est impossible de prouver l'inexistence de quelque chose, d'une part parce que tous les éléments apportés pour déconstruire cette théorie peuvent toujours être réinterprétés à l'infini, et d'autre part parce qu'il est impossible de démontrer quelque chose d'inexistant.
Bertrand Russell, mathématicien et philosophe anglais, utilise une analogie, connue sous le nom de la "théière de Russell" (ou théière céleste), pour illustrer ce problème. Il remet en question l'idée que la charge de la preuve des croyances devrait incomber au sceptique. Au contraire, il soutient que c'est à celui qui adhère à ces croyances de démontrer leur validité. Russell imagine une théière hypothétique, trop petite pour être détectée, qui orbiterait autour du Soleil entre la Terre et Mars. Selon lui, croire en l'existence de cette théière et exiger que les autres y croient, simplement parce qu'il est impossible de prouver son inexistence est absurde. Cette analogie illustre le principe du rasoir d'Ockham, qui suggère que les hypothèses les plus simples sont souvent les plus plausibles.
Méthode : Le principe de parcimonie ou rasoir d'Okham
Face à une théorie du complot, il est prudent d'appliquer le principe de parcimonie des hypothèses (ou rasoir d’Okham), c'est-à-dire d'évaluer une explication en comparant la plausibilité d'une théorie du complot à celle de l'explication officielle. Pour cela, il faut se demander laquelle des deux explications recourt aux plus d'éléments inconnus qu'il faudrait prouver pour valider la thèse.
Dans notre cas, la théorie du complot est trop coûteuse en preuves. Pour la valider, il faudrait prouver plusieurs choses :
Remonter le circuit d'étiquetage pour démontrer qu'il s'agit de fausses étiquettes.
Réaliser des contres analyses pour invalider le diagnostic des services d'hygiène et prouver que les produits ne sont pas frais.
Prouver la compromission de ces services par l’existence d’autre fausses analyses dans d’autres établissements.
Trouver des traces de transactions entre le gestionnaire et la FramCo.
Découvrir des enregistrements d'échanges entre la FramCo et des membres des pouvoirs publics. Prouver l’existence de malversations.
Effectuer un contre-examen des élèves ayant été malades à l'infirmerie, qui contredirait le diagnostic de l'infirmière.
Vérifier également les comptes de l'infirmière pour établir sa complicité par des versements clandestins.
Entre les éléments apportés par l'explication officielle (contrôle hygiène très satisfaisant, factures, échanges de mails et état des stock conformes, diagnostic médical de l’infirmière attribuant la cause des maladies à une gastro saisonnière semblable à l’année précédente) et la théorie du complot, on se rend compte que thèse conspirationniste est plus coûteuse en preuves et n'en apporte aucune, alors que l'explication officielle, moins coûteuse, fournit toutes les preuves nécessaires.
M. Saveur, victime des préjugés des élèves⚓
M. Saveur est victime du biais de représentativité de la part des élèves. C’est est une manière de penser où on juge quelque chose en fonction de son apparence ou de sa ressemblance avec une idée qu'on a déjà en tête, plutôt que de se baser sur des faits réels ou des statistiques.
Par exemple, si les élèves pensent que le chef cuistot est très strict et intransigeant, ils auront tendance à croire qu'il utilise des produits périmés simplement parce que cela correspond à l'image qu'ils ont de lui. Ils ne se basent pas sur des preuves concrètes, mais leur opinion découle des préjugés ou de l’impression générale qu’ils ont du chef cuistot. Ces préjugés ont un effet d’ancrage puisqu’ils perdurent quels que soient les faits. Ils biaisent et altèrent le jugement en l’orientant dans une direction arbitraire. C'est un peu comme se fier à une première impression sans vérifier si elle est vraie ou non.
Mme Dumoulin et le harcèlement – Le bouc émissaire⚓
La situation de Mme Dumoulin est malheureusement un exemple de la manière dont le harcèlement peut se perpétuer et s'aggraver, même lorsque la personne harcelée est innocente.
Rappel :
Voici quelques points importants :
Cycle du harcèlement
Le harcèlement peut créer un cercle vicieux. Mme Dumoulin a été harcelée par le passé, et maintenant, elle est à nouveau victime de suspicions et de harcèlement en raison de rumeurs infondées. Cela montre comment le harcèlement peut se répéter et s'intensifier si rien n'est fait pour l'arrêter.
Impact émotionnel
Le harcèlement entraîne des conséquences émotionnelles graves. Mme Dumoulin doit non seulement faire face à des accusations injustes, mais aussi à la douleur et au stress causés par le harcèlement continu. Il est important de reconnaître l'impact émotionnel du harcèlement sur les victimes.
Importance de la vérification des faits
Avant de répandre des rumeurs ou d'accuser quelqu'un, il est crucial de vérifier les faits. Ne pas se fier uniquement aux apparences ou aux rumeurs, mais à chercher des preuves concrètes. Cela peut aider à éviter des accusations injustes et à réduire le harcèlement.
Rôle des témoins
Les témoins de harcèlement jouent un rôle crucial. Si les élèves voient quelqu'un être harcelé, ils doivent intervenir ou signaler l'incident à un adulte de confiance. Le soutien des témoins peut faire une grande différence pour la victime.
Conséquences du harcèlement
Le harcèlement peut entraîner des conséquences légales et disciplinaires graves. Les élèves doivent comprendre que le harcèlement n'est pas seulement moralement répréhensible, mais aussi illégal. Les établissements scolaires et les autorités prennent ces incidents très au sérieux.
Empathie et compréhension
Encourager l'empathie et la compréhension peut contribuer à réduire le harcèlement. Comprendre et prendre la mesure de l'impact de ses actions ou de ses propos sur les autres. Une simple plaisanterie pour certains peut être blessante et entraîner des conséquences plus lourdes pour la victime.
En résumé, la situation de Mme Dumoulin montre à quel point le harcèlement peut être destructeur et persistant. Il est essentiel d’être sensibilisé aux conséquences du harcèlement, d’encourager les élèves à vérifier les faits avant de répandre des rumeurs, et de leur fournir les outils et les ressources nécessaires pour intervenir et soutenir les victimes.
Distinguer désinformation et mésinformation avec les photos de Jimmy⚓
Jimmy a publié deux photos mensongères sur les réseaux sociaux, mais ces deux photos n'ont ni la même valeur ni le même statut.
Dans le cas de la photo de la poubelle, il pourrait s'agir d'une erreur de perception ou d'interprétation. Il est donc possible de laisser à Jimmy le bénéfice du doute. Un autre élève bien intentionné aurait pu publier la même photo dans le but d'alerter les autres élèves de l'établissement pour qu'ils ne soient pas empoisonnés. L'intention derrière cette publication serait alors louable, car la motivation est d'informer le public. Il s'agit ici de mésinformation. La mésinformation n'est pas mal intentionnée. Bien qu'il s'agisse d'une information fausse, celle-ci est due à une erreur d'appréciation ou à un manque de vérification de la part de celui qui la diffuse. Même les journalistes professionnels peuvent parfois diffuser de fausses informations par erreur. Lorsque cette erreur est révélée, un professionnel de l'information a le devoir de publier un rectificatif.
En revanche, la photo de la tranche de pain moisie ne relève pas de la mésinformation mais de la désinformation. Il ne s'agit pas d'une erreur mais d'une volonté délibérée de nuire à la réputation de la cantine en publiant une fausse preuve. Cette photo, bien que réelle, est issue d'un article et n'a pas été prise dans la cuisine de la cantine. Autrement dit, la technique employée pour tromper est celle du faux contexte. On utilise un élément appartenant à un contexte donné pour le placer dans un autre contexte qui n'a rien à voir avec le premier. Ce mensonge est délibéré et donc répréhensible par la loi.
En résumé, la première photo pourrait être le résultat d'une erreur honnête, tandis que la seconde est une tentative délibérée de tromper et de nuire. Il est crucial de faire la distinction entre mésinformation et désinformation pour comprendre les intentions derrière la diffusion de fausses informations.
Max et la diffamation⚓
Max, le patron d'un snack voisin de la cantine, ne dément pas la rumeur selon laquelle la cantine utilise des produits périmés. Cette rumeur sert ses intérêts, car elle lui permet de récupérer des clients. Cependant, bien qu'il ne démente pas la rumeur, à aucun moment il n'accuse ouvertement la cantine. Il tient un discours ambigu, empreint de sous-entendus, et bien que ses intentions soient claires pour tout le monde, ses propos ne sont à aucun moment répréhensibles. On ne peut pas l'accuser de diffamation.
Il est important de différencier les propos tenus des intentions. Les propos de Max, bien que suggestifs, ne sont pas suffisamment explicites pour être considérés comme diffamatoires. La diffamation implique des accusations directes et fausses qui portent atteinte à la réputation d'une personne ou d'une organisation. En l'absence de telles accusations directes, Max ne peut pas être tenu légalement responsable.
En revanche, si un journaliste publie un article accusant Max d'être à l'origine de la rumeur ou de l'alimenter, Max pourrait cette fois, en retour, porter plainte pour diffamation contre le journaliste. Dans ce cas, les propos du journaliste seraient directs et pourraient porter atteinte à la réputation de Max. La diffamation constitue un délit qui porte atteinte à l'honneur ou à la considération d'une personne par des propos ou des écrits publics. Si le journaliste ne peut pas prouver la véracité de ses accusations, il pourrait être tenu responsable de diffamation.
En résumé, les propos de Max, bien que suggestifs, ne tombent pas sous le coup de la loi en matière de diffamation. Cependant, des accusations directes et publiques, comme celles qu'un journaliste, pourraient être considérées comme diffamatoires et entraîner des poursuites judiciaires.